Le numéro 41 sera mis à la poste le 3 mars 2010 (pour les abonnés, revue non vendue
en librairie)
sommaire du numéro 41
Page 1 : Sommaire
Page 2 : Édito JPL
Page 3 : Hervé MERLOT
Pages 4 à 7 : Nicolas GILLE
Pages 8à 9 : Christine LAURANT
Page 10 à 11 : Danièle MARCHE
Page 12 : Isabelle LÉVESQUE
Page 13 à 14 : Simon MATHIEU
Page 15 : Thomas VERCRUYSSE
Pages : 16 à 17 : Hafsa SAFI
Pages 18 à 19 : Françoise BIGER
Pages 20 à 21 : Bernadette DELAGE
Pages 22 à 23 : Olivier MATHIAN
Pages 24 à 25 : Élisabeth ARAGON
Pages 26 à 27 : Isabelle GROSSE
Page 28 : Jacques ROLLAND
Page 29 : Maurice RICHOUX
Pages 30 à 31 : François-Xavier MAIGRE
Pages 32 à 33 : François-Xavier FARINE
Pages 34 à 35 : Michel GENDARME
Pages 36 à 37 : François TEYSSANDIER
Pages 38 à 41 : Hamid TIBOUCHI
Page 42 : Dominique GAUBERT
Page 43 : Jean-Louis BERNARD
Page 44 : Robert MOMEUX
Page 45 : Jean CHATARD
Pages 46 à 47 : André NICOLAS
Pages 48 à 49 : Catherine MAFARAUD-LERAY
Page 50 : Laurent BROCHARD
Page 51 : Jean-Pierre GAUBERT
Page 52 : Patricia LARANCO
Page 53 : poèmes manuscrits Lionel MAR
Pages 54 à 55 : La pasticherie, ALBARÈDE, COUVÉ
Pages 56 à 57 : CARTES LÉGENDÉES
Pages 58 à 59 : POT AU FEU
Pages 60 à 61 : LES LIVRES REÇUS / COUPS DE CŒUR
Pages 62 à 63 : LES REVUES
Page 64 : INTENDANCE
LE HARD EN SORT
(pastiche à la mémoire de Charles CROS)
Aux sous-papes; assez, cul : ris, té!
Il était un grand corps beau - doux, doux, doux
Contre ce corps une queue - longue, longue, longue,
Et, au sol, un vilain sort - hi, hi, hi
Le vit s’étonne en ses mains - serré, serré, serré
Son dard autour du nœud coule - chaud, chaud, chaud,
Elle pelote sa bourse -pleine, pleine, pleine.
Lors, elle monte la queue - longue, longue, longue,
Se plante ce nœud coulant -paf, paf, paf!
Tout au fond de son corps beau -doux, doux, doux
Il l’est salé, dare-dare - qui monte, qui monte, qui monte,
Fait nœud coulant à sa bourse - hot, hot, hot
Pour con-trer tel vit... l’en sort - hi, hi, hi!
Il bande encor’ de la queue - longue, longue, longue
La flatte par le sous-dard - tendre, tendre, tendre,
Et puis, il s’en vit aie heur : Oui! OUI!! OUI!!!
Depuis lors, le vit lent sort - ah! ah! ah!
Dès qu’elle flatte sa bourse - pleine, pleine, pleine
Et elle - sa sœur- bat l’beurre : quel mât leurre! quel mât leurre!
J’ai proposé ce pastiche, - pistaché / piste hachée,
Pour mettre (ou fourrer) les culs - coincés, coincés, coincés,
Et amuser les cochons - groin, groin, groin!
Jean-Marc COUVÉ
Lettre d'un ex-directeur de revue de poésie à un jeune poète
Cher Poète.
J'ai bien lu vos poèmes. La société sacralise des Van Gogh qui, vivants, étaient miséreux. Aujourd'hui, il faut de la belle littérature, lisse et sans vagues, un temps calme donc, pour qu'il n'y ait pas un mot plus haut que l'autre. Fuyez la FNAC, la vraie littérature appartient à la rue. Fuyez les belles paroles formatées ! Ne pas faire comme d'Ormesson dans les jeux à la télé. A la limite, vous pouvez balancer votre poésie sur la façade de l'Elysée, histoire de faire parler de vous. C'est bien comme cela que l'on devient célèbre... il faut frapper, attirer les regards, puisque les génocides n'intéressent plus personne (ça passe mal à la télévision), puisque le sang se dissout très bien dans la lessive (surtout le sang des enfants et des femmes mutilées). Moi, je ne peux pas vous dire comment briller en poésie, il y a certainement des recettes que je ne connais pas. Tout cela est un peu irrationnel. Il y a des milliers de poètes... on est tous comme des cons devant la télé, la boite carcérale à faire reluire la connerie universelle. Ah, non, n'allez pas faire de vagues ! Nous serons artistes dans cent ans, en attendant il convient de la fermer. Il faut rester en ligne dans les salons, pas sur le front des mots (trop dangereux). Ben oui, la poésie que dalle, la poésie c'est vraiment très bizarre. Surtout, ne pas envoyer ses poèmes à d'Ormesson, on pourrait tous finir dans une émission de variétés, la honte du poète, le déshonneur ! Gardez vos poèmes silencieux. La poésie s'écrit dans le silence de la geôle. Soyons tous des poètes maudits à découvrir dans cent ans ! Aujourd'hui, il faut faire du tapage ou se coudre les lèvres... N'allez surtout pas émettre un vers au café, en société, ça risquerait de vous détruire... pire, vous pourriez être reconnu comme poète ! C'est bien là le début des emmerdements ! Restons lisses, polis comme des galets et l'océan charriera ses marées de pétrole. Qui a dit que la poésie a une quelconque utilité publique ? On rêve tous de finir dans des recueils (cercueils), la mort du poète, sa fin inévitable ! Le poète aussi aime le repos, le silence ! Désolé de ne pas pouvoir faire plus pour vous. Vos poèmes auraient mérité de paraître dans Mot à Maux. Bon vent quand même.
Laurent BROCHARD ex-directeur de la revue Mot à Maux
DESSIN DE COUVERTURE / Hamid TIBOUCHI
