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 comme en poésie

revue trimestrielle de poésie

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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 20:44

 


image de Rosy Candau

Je bosse sur un recueil qui tourne autour de l'argent, du fric du flouze...Ce qui n'est parait-il pas très poétique et pourtant je m'accroche. en voici l'ouvre-boîte.



DE TROC EN FRIC

 

 


Une carotte pour une pomme, un lapin pour deux choux, une carpette contre un tapis, ta fille pour mon fils plus deux chèvres, ma femme contre les tiennes....

Jusque là le troc, sauf dans quelques cas épineux et de conscience, avait suffi à rendre les menus services usuels.

On troqua aussi de groupe à groupe, d’état à tribu, de partenaire à concurrent, de gardien à gardé, de gardien à évadé. On en prit même l’habitude. D’immenses beuveries troc s’organisèrent avec les surplus. Dès lors on s’avisa qu’il fallait inventer le fric.

L’affaire ne se fit pas du jour au lendemain et les tractations furent longues délicates et ponctuées de nombreux soubresauts.

On assista à des luttes lyriques entre livres tournois dans des lices couvertes de lys d’or et de seigneurs chamarrés.

On surprit des bateleurs d’occasion affairés à estampiller monnaie pour leur propre compte et qui chutèrent malencontreusement dans des culs de basse fosse.

On signa des papiers sur la bosse d’un bossu dans une rue de Paris qui a découvert depuis les promoteurs immobiliers et le plus vieux métier du monde.

On fabriqua une monnaie pour le nord et le sud après avoir essayé une monnaie pour chacun.

Las, on tenta, tâtonna, suça, soupesa, essaya, trouva un système qui fonctionne en douceur pour ne pas jeter la populace dans les affres de la révolution. Ainsi naquit le FRIC.

Les ravaudeuses râlèrent bien un peu parce que les pièces trouaient les hauts de chausses. On les assigna puis leur donna des billets de plus en plus inimitables et le collant invisible pour les reconstituer. On élimina les ravaudeuses et les racoleuses.

DES LORS IL FALLUT :

- Coffrer un grand nombre de faux-monnayeurs, de délinquants mineurs et majeurs, de garde des sceaux, de ministres avides

- Prévoir des convoyeurs de fonds, des systèmes d’alarme de plus en plus perfectionnés, un sinistre des finances, des percepteurs collecteurs, des inspecteurs, des vérificateurs, un monnaie stable, un système de  référence, des dévaluations, un serpent monétaire avec des pattes de franc flottant, des économistes distingués et les autres, des chalumeaux oxyacétyléniques pour coffres inviolables dont on a égaré la clef, des experts en balistique, une brigade antigang, des prises d’otages, de la cupidité, l’intéressement aux bénéfices, la participation bidon au ramassage des toiles dans les baux de Provence, Créer des feuilles de paie, la sécurité sociale, la retraire des vieux qui laisse de plus en plus vieillir, les dossiers en souffrance et le chômage partiel total et intermittent, les travailleurs immigrés, les patrons de combat, les centimes additionnels, les impôts locaux, les contributions directes, indirectes, involontaires, qui biaisent, en détours, en zigzags.

-Inventer la B.N.P, les trusts, les supermarchés, les hyper machines, Las-Véga, la roulette, les machines à sous, la Mafia, l’Amérique, le surintendant des finances, le chancelier de l’échiquier, l’échec des négociations.

-Tricoter les bas de laine, les cotes en bourse, le chandail des croupiers en rupture, l’assurance des notaires et leur cache-nez pour la prison, les bas de laine des promoteurs, les gants pour prendre les pincettes.

- Renier la parole donnée, la traite à trente jours, le tope-là en confiance, l’amitié, son père et sa grand-mère, ses origines modestes.

Et bien vite d’astucieux petits génies découvrirent qu’on pouvait acheter les consciences, c’était affaire de prix.

Tout devint possible.

 

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commentaires

B
quel sujet!!! toute l'imagination au service de cette noble cause....
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