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 comme en poésie

revue trimestrielle de poésie

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 07:33




L'AFFAIRE EST DANS LE SAC

Jean-Pierre Lesieur, Zebane Fanfreluche, Editions de l'Atlantique, 71 pages, 18 Euros.

Zébane Franfeluche doit sa naissance à un bac de peluches en soldes au magasin « Printemps

Nation ». Mais si ses pattes ne lui servent en rien il n’en est pas pour autant invalide. Pour preuve :  il  « causait l'amour comme d'autres le verlan ».

Très vite il se retrouve dans un sac de dame. Et c'est ainsi que tout commence pour lui et pour

la dame propriétaire du réticule. Il  n'en devient pas vraiment le fétiche mas le compagnon de

voyages. Voyages d'amour du moins quand cela était possible... Voyages d'illusions promises

mais pas toujours avérées plus que ce qu'elles sont...

Jean-Pierre Lesieur nous permet d'assister à cette odyssée particulière. Elle permet de saisir la vie par, si l'on peut dire, le petit bout de la lorgnette. Mais le transit intestinal via le sac permet une habile entrée en matière ou en vie jusque dans les endroits reculés. Là où par exemple sont cachés les ébats de la dame qui pour l'occasion n'hésite pas à se mettre nue . Ce qui après tout est plus que normal. Parfois hélas la femme n'est pas en si bonne fortune et mettant ses mains près de Zebane, elle puise jusqu'à ce que ruine s'ensuive les pièces que des bandits-manchots s'empressent d'avaler.

Un tel livre est un régal d'intelligence, de drôlerie et de musique. On se laisse emporter dans le sac avec Zebane pour l'accompagner avec lui. En sa compagnie on suit en voyeur plus qu'en confident les aventures de sa propriétaire qui, à force, nous fait envie. Mais il nous faut reste lucide tant que faire se peut.

De manière insidieuse et via son intercesseur ludique, Lesieur sait porter le fer dans le feu. Il met une attention extrême aux choses généralement tenues pour illusoires sauf quand nous en sommes les acteurs éconduits. C'est même le mérite essentiel de ce texte . Par sa drôlerie il nous recentre sur l'essentiel, sur ce qui et que fait la vie lorsque l'amour arrive ou - aussi -quand il n'arrive pas. On est ainsi autant à la place de Zebane que de sa compagne.

On est bien loin aussi de l'intellectualisme qui prétend tout régenter : L'auteur nous place une fois de plus dans la fidélité à une sensualité particulière. En ne se voulant « que » le témoin de ce que le nounours à vu, le poète acquiert une distance. Mais elle crée une proximité particulière selon une stratégie dont Blanchot a souligné tout l'intérêt. Pour reprendre un mot de ce dernier, du « désastre » de toute vie, Lesieur fait un champ de fouilles du destin. Il nous apprend beaucoup de choses non sur les personnages mis en jeu mais sur nous-mêmes par l'osmose s'une présence indirecte de poème au monde. Surgit une poésie de la pure présence. Elle envahit et "baptise" en un délicieux exercice de salubrité.

 

ESPACE-TEMPS : LE POEME COMME BR1GADE DE L'INCONTESTABLE Jean-Pierre Lesieur, Zebane Fanfreluche. Editions de l'Atlantique, 71 pages, 18 Euros.

Riche de sa belle indétermination et en plaine vacance au monde, Zebane la peluche possède le mérite de nous faire voir, du fond du sac où une femme le remise, le monde sur un autre angle. Ou plutôt tel qu'il est. Et non seulement pour celle qui en fait son compagnon assigné à résidence non seulement dans son réticule mais jusque dans son lit... Qu'on se rassure cependant : Zebane n'est pas un sex-to\. Sa propriétaire vit ou essaye de vivre la frénésie sans adjuvant ludique. Ce n'est pas forcément chose facile.

Tout le sens du livre tien à sa drôlerie et à sa prise particulière de vue. Lesieur dresse de fait son portrait ou le nôtre. Se dégageant du cercle de l'ego (périmètre poétique trop fréquent) il invente les moyens d'expression d'un élargissement de l'aire de l'être en produisant une série de poèmes-récits qui sont autant d'appels à la rondeur de la fusion mais qui laissent surgir des bouffées d'angoisse comme des souffles de libération d'une émotion altière et en vagabondage.

Tout est conçu dans l'incision d' un humour qui mord et dans la concision au sein d'une géométrie de l'espace particulière (un fond de sac...) que la langue assaille. Lesieur nous fait habilement voyeur de (entres autres) rites de séduction. Nous pourrions parfois presque parler de convocation avec l'inespéré". De fulgurances aussi. Chaque texte fuse là où Zebane infuse et nous pousse vers le mystère de la présence.

L'œuvre de Lesieur est une nouvelle fois celle d'un consentement, d'un abandon vital. Nous avançons dans un espace aussi fermé que libre au moment même où tout cède dans la vie de la dame. A partir de presque rien, dégagé de toute emphase le livre avance altier et ailé autour du nounours mais surtout de la femme. En bon voyeur on se sent dès lors enrichi face à ce que l'auteur saisit. Face à la vie immédiate qui éclate et nous entoure comme elle enveloppe Zebane lui-même dans son univers d'ombre et de lumière.

J.P.G.P.


L'AMOUR DES SACS

Jean-Pierre Lesieur. Zebane Fanfreluche, Editions de l'Atlantique, 71 pages, 18 Euros.

Différents espaces, différentes heures font pour une peluche du sac de sa « maîtresse » un observatoire unique. Zebane (la peluche) en respire ou plutôt en savoure les images comme s'il s'agissait non seulement d'un lieu de conte de fées mais d'un arpent de paradis aux statues parfois impudiques et parfois désolées. Le nounours voit des corps nus et des cuisses écartées, il voit aussi un très léger sourire et parfois un visage en larmes dans une main. La peluche prend le rôle de confidente et de voyeur à la place du voyeur. C'est pour le lecteur, un régal, un délice même s'il souffre un peu. C'est aussi un miracle de drôlerie d'où surgissent une tendresse, des émotions inexprimables. Le corps frissonne par procuration d'un parfum inconnu.

Le livre constitue une suite de chants navrés, acerbes ou enchantés. Dans une époque où trop d'œuvres poétiques effacent tout l'aigu du monde, l'auteur se permet de redevenir qui il est : un rêveur-né. Il se perd dans un objet et dans des lieux moins marqués par le temps mais peut-être moins voués à l'oubli et aux déformations. La rêverie retrouve ses lettres de noblesse. Elle n'est pas pour autant que cette « prise négligente » dont parlait Michaux mais bien le contraire d'un affaissement de la pensée. En un faux déclin et par la magie ironique du verbe, on descend vers la déesse en nous appuyant à son sac en compagnie de Zebane. Ainsi cachés nous osons la regarder en face pour nous retrouver en nous-mêmes sans besoin de grandeur si ce n'est celle que la vie offre à l'amour et au désamour dans des « paysages » dont le poème devient le plus élémentaire savoir.

JPGP

J-P Gavard-Perret

A L'EPREUVE DU TEMPS

Jean-Pierre Lesieur, Zebane Fanfreluche. Editions de l'Atlantique, 71 pages, 18 Euros.

Il y a toujours chez Lesieur et même au sein de la drôlerie une extrême pudeur de ton, de mots, de scansions. Tout est dit par affleurements et touches de lumières. Par jeu aussi. A travers Zebane (une peluche) qui n'est ni tout à fait jouet ni tout à fait humaine (mais pas loin) nous devenons ses « compères ». Cet ours n'a pas pour vocation les savanes d'Afrique mais notre ici-même, notre ici-bas.

Quelques touches suffisent dans le jeu et l'élasticité des enjambements poétiques pour que nous nous retrouvions tels que nous sommes. Jamais un mot de trop. Juste ce qu'il faut pour la musique de la vie, légère ou triste. Surgit du texte un miracle de vie au moment où chaque poème devient non une contemplation mais une remise en route et en doute. Le mâle est tel

qu'il est : inconstant et friable. La femme demeure, malgré lui, ailée même s'il lui faut parfois un Zebane pour se consoler...

Quand il sort du sac sa lumière éclate, surgit un soulagement. Il met (Lesieur n'y est pas pour rien...) la marque de ses mots, de sa méditation afin non seulement de consoler sa propriétaire mais afin que nous prenions conscience de qui nous sommes et que nous refaisions surface à l'épreuve du temps.

J-P G-P

 

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