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 comme en poésie

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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 21:35

 

Les cicatrices du poète

 

 

Les cicatrices du poète suintent plus longtemps que l’ère quaternaire tant la douleur de son ver tend à disparaître

Les cicatrices du poète sont coutures de mots qu’il faudra bien soigner à la lampe acétylène des égoutiers du verbe

Les cicatrices du  poète s’arborent comme des trophées gagnés lors des batailles où s’affrontent les clans

Les cicatrices du poète laissent quelques épissures dans la mémoire du temps quand le temps les oublie

Les cicatrices du poète tatouent des corps bronzés à la lampe infra rouge que la gangrène guette à chaque carrefour

Les cicatrices du poète indiquent son âge légal dont la postérité se gave de   sourdine pour ne pas effrayer les générations à venir

Les cicatrices du poète habillent ses blessures d’une jupe de douleur qui touche tous les sexes sans discernement des yeux

Les cicatrices du poète brisent le tabou ancré dans la croyance ovarienne qu’il ne prend jamais de risques

Les cicatrices du poète laissent des traces de vent sur toutes les pages blanches qui volent dans les automnes

Les cicatrices du poète se visitent chaque hiver quand il donne ses manteaux aux meurtris du poème

Les cicatrices du poète dressent des constats hypocritement apocryphes qu’on essaie de lire sur le dos des requins

Les cicatrices du poète dansent dans les yeux bourreaux qui les bichonnent sans mettre sur leurs plaies de baume cicatrisant

Les cicatrices du poète sont plus profondes au fer qui laissent des traces d’encre sur les bras des girouettes

Les cicatrices du poète ont la teinte des trous qui perforent sa vie quand les fusils crépitent comme des vigies de fer

Les cicatrices du poète recouvrent encore son corps de meurtrissures graves que la morale réprouve en toute humanité

Les cicatrices du poète déjouent les inventions de la langue commune qui les tient par les couilles en pleine félicité

Les cicatrices du poète relancent les enquêtes que le juge  injecte  dans la censure creuse d’un état policier

Les cicatrices du poète font comme un passeport qu’il présente aux frontières de ceux qui voudraient l’empêcher de mourir

Les cicatrices du poète sont autant de trophées comme sur les cheminées des chasseurs de prime à la gomme des mots

Les cicatrices du poète  pullulent dans sa tête tant il a dû ramper pour ouvrir la serrure des marchands éditeurs

Les cicatrices du poète chantent comme rossignols qu’un printemps fait renaître dès les premiers accords

Les cicatrices du poète adoptent les formes des ballons dirigeables quand ils engrossent les rayons du soleil

Les cicatrices du poète ont toutes plus de mille ans à téter les collines des hanches en gésine de la mendicité

Les cicatrices du poète divisent en période sa vie de traîne misère même s’il croit dur comme fer les mendiantes de l’avenir

Les cicatrices du poète vivent  en petits paquets dans la hotte des nains chargés de distribuer les étrennes des pauvres

Les cicatrices du poète prévoient leur avenir dans la furia des coups assénés par des sbires qu’une chiquenaude encense

Les cicatrices du poète toute truffes d’avant-garde pullulent dans les champs qu’aucune truie ne hante

Les cicatrices du poète enluminent son torse de montreur de rails qui vont en droite ligne le mener au bonheur.

 

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