COMME EN POÉSIE N° 30
Le numéro 30 de comme en poésie sera mis à la poste le jeudi 7 juin
Page 2 : (édito) Jean-Pierre Lesieur
Page3 : Béatrice Machet
Pages 4/5 : Augustin Trapenard
Page 6 : Stella Vinitchi Radulescu
Page 7/8/9/10/ : Olivier Tomazyk
Page 11 : Liska, Bernard Lanza
Page 12 : Nora Atalla
Pages 13 : Thierry Ferrand, Paul-Henri Jutant
Page 14/15 : Catherine Plagnol-Sylvestre
Page 16 : Gérard Lemaire
Page 17 : Jeanpyer Poëls
Pages 18 : Alain SURRE
Page 19: Djamel Mazzouz
Page 20 : Didier Leroi
Page 21 : Christine Rabedon
23 : Martine Ledoux
Page 24 : Pierre Hamel
Page 25 : Thomas Grison
Page 26/27: Zébane J.P Lesieur, Flam (dessin)
Page 28/29 : Fadila Baha
Page 30 : Cécile Vinciguerra
: Page 31 : Catherine Chervin-Rigutto
Page 32 : Laurent Fels, Patricia Leboulc’h-Rio
Page 33 : Jean-Louis Bernard
Page 34 : Pierre MironerPage
35/36 : Armand Vivier
Page 37 : Jean-Simon Raclot
Page 38/39/40 : Bruno Sourdin
Page 41 : Bruno Sourdin, Willi R.Melnikov
Page 42/43 : Cartes légendées
Page 44/45 : Jean-Pierre Lesieur
Page 46 : Comme dans les recueils
Page 47 : Pot au feu
Page 48/49 : Alain Kewes
Page 49 : Marc Bonetto
Page 50/51 : Comme dans les revues
Page 52 : De vous à moi ou de moi z’à vous
tableau de Jean Gubellini
Éditorial de Jean-Pierre Lesieur
Nul n’est poète en son pays et encore moins dans ceux d’à côté ou de plus loin. La France pays de mission poétique, pourquoi pas le printemps des poètes en mission, les poètes ayant du mal à convertir les foules… prodigieuses.
Nul n’est poète en son pays. Quand un poète soutient un politique il le fait dans le mystère de l’isoloir ça ne servirait pas son champion qu’il se déclare pour lui, c’est vrai quand on parle de poésie politique c’est toujours d’une manière dédaigneuse, je me demande bien pourquoi.
Thierry Guichard du Matricule des anges a ouvert un site sur Internet Écrivains en campagne pour que ceux-ci s’expriment sur la campagne présidentielle. Et des gens s’y sont exprimés, peu de poètes.
Nul n’est poète en son pays et pourtant il y a de plus en plus de poètes et de lecteurs qui se réclament de la poésie c’est à n’y rien comprendre.
«Excusez moi, je suis abonné à trop de revue donc je zappe la vôtre. » Trop de revues de poésie sollicitent les sous de mon lecteur disparu, ça alors! Je reste confondu, non ce n’est pas un jeu de mots ni une attitude, le con fondu n’existe que dans les hauts fourneaux pas dans les revuistes de poésie.
Nul n’est poète en son pays car ce qu’on dit de la poésie ne dépasse jamais les frontières de la francophonie et quand elle les dépasse on s’aperçoit qu’elle ne parle pas beaucoup aux autres car la poésie est chose traduite difficile à rendre. Ce qui en fait son prix.
Nul n’est poète en son pays pas plus moi qu’un autre et pourtant il y a des gourous qui veulent vous le faire croire et d’autres qui vous sacrent quand même au-delà du raisonnable, il faut les fuir.
Nul n’est poète en son pays et si je dis que je ne sais pas ce qu’est la poésie, si je dis que malgré des années et des années de confrontation à la revue et aux textes que je reçois je ne sais pas toujours dire ce que c’est que la poésie d’aujourd’hui, vous ne me croirez pas et vous aurez tort.
Nul n’est poète en son pays parce que ce cher pays n’aime pas trop la poésie, n’aime pas trop qu’on lui rabote la tronche avec des mots trop forts et des images trop hardies, parce que ce cher pays semble se lobotomiser peu à peu complètement bouffé par l’avenir du fric et de la marchandisation des esprits.
Nul n’est poète en son pays mais ne m’en voulez pas si je continue d’écrire malgré tout mes petits délires et mes vices cachés, mes petites joies et mes solides amours, mes gris sentiments et mes tares en devenir.
Nul n’est prophète en son pays de merdre où les poètes ne sont pas prophètes mais l’inverse étant vrai aussi, il suffit de se croire poète pour lancer la prophétie sur les consciences en sommeil des non-croyants et des autres.
Nul n’est poète en son pays et c’est aussi bien ainsi.
extraits Nora ATALLA
TERRE ERRANTE
Le monde s'est éteint Terre errante, sans repères Terre rampante ils chevauchent leurs illusions
borgne, il marche à tâtons
dans ses ténèbres glauques.
balafrée de visages
antennes cassées, déboussolées.
sur la douleur des hommes
à dos d'escargots
sans bagages ni cargo
nus, dans les spirales du temps.
REGARDS
Regards dans un tournis Regards décousus Regards effilochés je les pleure ...
Abonnez-vous! merci.
je les aperçois
scrutant l'inatteignable
obsession ...
je les vois
dans l'obscurité
difformes
carapaces fêlées ...
béants sur le vide
écorchés de leurs amours
cœurs à sec